Oops... Wrong place! ✦ feat. Ritsu

Oops... Wrong place!

Ce match était intense et particulièrement serré. Plus grande encore en est la fierté d’avoir gagné ! Chaque victoire, aussi minime soit-elle t’empli de joie et de fierté. Et cela arrive de plus en plus fréquemment. C’était le cas avant pourtant. Les victoires, tu en avais l’habitude. Mais c’était parce qu’il y avait Ritsu dans l’équipe avec vous. Votre duo était imparable. Sans lui, ça n’a plus été aussi simple et vous avez essuyé pas mal de déconvenues. Ça t’a d’autant plus motivé à te surpasser, à t’entrainer encore plus dur, pour montrer à tout le monde et surtout à Ritsu, qu’il n’est pas irremplaçable, que tu peux être au moins aussi bon que lui, et que vous êtes tout à fait capable de vous en sortir sans lui dans vos rangs. Des mois se sont écoulés pour en arriver à ce résultat. Mais la fierté qu’on peut lire ce soir dans tes yeux prouve à quel point tout cela à de l’importance pour toi. Même en ne vous parlant plus, en étant dans des équipes différentes, il continue de t’inspirer, de te motiver. Tu l’as toujours admiré et même si aujourd’hui, tu lui en veux d’avoir changé, d’être devenu cette personne imbue de lui-même, il continue de te fasciner. Votre rivalité est ce qui te pousse constamment à vouloir faire toujours mieux. T’as été encore plus fier d’avoir réussi à mettre à mal son équipe, lors de votre dernière rencontre. Certes, vous avez encore perdu, mais tu sais que tu lui as prouvé ce jour-là, que désormais, tu n’es plus uniquement son ombre.

Mais ce soir, c’est pas ça que tu as envie de fêter. Tu ne penses même pas à lui. Tu as juste envie de fêter cette belle victoire avec tes camarades. Tous ne sont pas partants pour sortir. Fatigués, il est déjà tard et le lendemain, un nouvel entrainement vous attend. Toi tu es bien trop excité par l’endorphine qui chez toi génère un état euphorique. Tu embarques avec ton enthousiasme communicatif, tous ceux qui le veulent bien et les emmènes en direction de la boîte branchée du coin. Si la plupart du temps tu suis les règles, quand il s’agit de faire la fête, tu en oublies tout tes principes. Au diable les conséquences, tu aviseras bien demain, pour gérer à l’entrainement, comme si de rien n’était. Ce ne sera pas la première fois, et probablement pas la dernière, non plus. Tu danses, te déhanches, tu flirt, l’alcool coule à flot. Tu ne t’imposes aucune barrière, aucune limite, tu ne réfléchis même pas au fait que l’on peut te voir, te reconnaître et rapporter tes dérapages aux dirigeants de ton équipe. Non, tu ne penses à rien d’autre qu’à faire la fête. Et tu l’as fait peut-être même un peu trop.

Dans un état à ne plus en avoir, tu n’es clairement pas dans la capacité de rentrer chez toi par tes propres moyens. Heureusement pour toi, certains de tes coéquipiers n’ont pas tous autant abusé et c’est l’un d’eux qui te raccompagne jusqu’à ta nouvelle adresse. « Non c’est bon je t’assure, ça ira, tu peux me laisser là. » Il te croit quand tu lui dis que le trajet en voiture et l’air frais de la nuit t’ont aidé à dessoûler. Foutaise ! Tu attends qu’il soit parti et hors de ton champ de vision, déjà bien restreint, pour commencer à marcher vers ton immeuble. Il fait encore nuit noire, tu es fatigué, l’alcool ingurgitée te fait voir trouble. Tu avances en titubant, un pas en avant, deux en arrière et le tout en zigzag. Oui, là, c’est clair, tu as un peu trop abusé. T’arrive enfin à l’entrée de ton bâtiment, enfin normalement et entre dans le hall. Déjà en temps normal, t’a encore du mal à te repérer entre les deux annexes et tous ces étages. Bon au moins tu te souviens que tu vis au huitième, c’est une bonne chose. Dans l’ascenseur, tu fronces fortement les sourcils pour distinguer le bouton correspondant au bon chiffre. Le ding significatif, t’indique que tu es arrivé à bon port, reste à trouver la bonne porte. « 808. Non. 806… 804.. ahhh 802. » T’es pas vraiment des plus discrets, pourtant toi, t’as l’impression de chuchoter. Reste à trouver tes clefs dans l’une de tes poches. Evidemment, faut que tu les fasses tomber, sinon c’est pas drôle. T’entend un « Y’en a qui essaie de dormir ici ! » Ce qui te fais exploser encore plus de rire. Tu ris beaucoup moins quand ta clé refuse d’ouvrir la porte de ton appartement. « Debout là-dedans ! » Tu tambourines contre cette dernière espérant réveiller un de tes colocataires pour qu’il vienne te laisser entrer. Te voilà à repartir de plus bel dans un fou rire. « Allez c’est pas drôle, laissez-moi entrer. » Tu es appuyé de tout ton poids contre la porte, c’est elle qui te permet de rester actuellement sur tes deux jambes, lorsque celle-ci s’ouvre enfin et que toi, tu t’écroules comme un rien au sol, emportant dans ta chute, la personne qui vient de t’ouvrir. Ce qui provoque chez toi un nouvel éclat de rire.